Quand le Paris Basketball mise sur Warthox, une équipe d’esport
Pour accélérer son développement, le Paris Basketball a décidé de se tourner vers la discipline très en vogue de l’esport en concluant un partenariat avec l’équipe Warthox. Alexandre Alloncle, responsable des partenariats chez Warthox Esport, analyse les synergies entre les deux structures.
Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Voilà un adage qu’a su habilement prendre à bras le corps le Paris Basketball. Il y a un an, le club de Pro B (deuxième division nationale du basket professionnel) créé en 2018 a choisi de développer une section esport au sein de sa structure. La discipline, qui allie jeu vidéo et compétition, ne cesse de gagner en influence ces dernières années. Mais pour gagner encore davantage de terrain hors des parquets, le club a choisi de s’associer avec l’équipe Warthox Esport. Pour Alexandre Alloncle, responsable des partenariats chez Warthox Esport, les deux parties bénéficient grandement de cette collaboration.
Comment s’est construit ce partenariat avec le Paris Basketball ?
A l’époque, nous cherchions à nous placer sur le jeu NBA 2K20. On avait déjà vu des équipes d’esport s’associer à des clubs comme Nanterre 92 ou le Metropolitans 92. Etant dans le Nord de Paris, on a sondé les équipes qui pouvaient être intéressées par un partenariat dans notre secteur. On s’est directement tourné vers le Paris Basketball, qui, à l’époque, avait déjà une équipe. Ils avaient aussi été approchés par des joueurs sans structure. Nous avons dans un premier temps contacté les joueurs pour savoir s’ils étaient intéressés d’avoir une structure pour les encadrer. Quand on a su que c’était faisable, on a approché le Paris Basketball pour voir si un partenariat était possible. On a signé pour un an et on est en négociation pour l’année prochaine, étant donné que ça se passe très bien.
Quels intérêts le Paris Basketball a-t-il mis en avant dans la réalisation de ce partenariat ?
Pour eux, la question est de savoir comment convertir les fans du jeu NBA 2K qui ne regardent pas le Paris Basket en nouveaux fans. Notre communication sur twitter valorise le Paris Basketball Gaming. Ça leur permet de toucher une nouvelle audience car le sport se consomme de plus en plus différemment. Il tend à se rapprocher de l’esport grâce à des plateformes comme Twitch ou YouTube. On l’a vu avec l’OM qui a créé sa chaîne Twitch. La Ligue Nationale de Basket a retransmis un match du Paris Basket en direct sur la plateforme. Ce sont de nouvelles plateformes qui vont leur permettre d’avoir de nouveaux fans, d’améliorer leur image de marque et de devenir une « love brand ».
Il y a vraiment une volonté du club de devenir une plateforme de divertissement en accueillant des acteurs, des chanteurs, et donc de l’esport. La discipline est jeune, digitale, compétitive, il y a énormément de points communs avec le sport dans l’effort mental et l’effort collectif.
Qu’est-ce qu’un partenariat avec un club sportif apporte à une structure d’esport ?
Ce partenariat nous apprend des process d’échanges avec une belle structure professionnelle et une entreprise reconnue comme le Paris Basketball. On participe aux stratégies esport du club, ça leur prouve qu’ils ne sont pas associés à n’importe qui et ça nous permet de gagner en crédibilité. On gagne également en visibilité par les activations sport/esport. Warthox est une structure semi-professionnelle. Il y a une vingtaine de grosses équipes d’esport dans le monde et nous avons la chance d’en avoir une française actuellement. Dans le monde, les équipes sont officieusement catégorisées en tiers, ce qui signifie au sein de l’industrie des paliers à franchir pour les équipes afin d’être reconnues par leurs pairs comme pertinente et sérieuse. A mon humble avis, Warthox se situe actuellement entre le tiers 2 et tiers 3. Notre force principale est le staff jeune et d’ores et déjà professionnellement et académiquement expérimenté.
Selon vous, l’esport aura-t-il une place de plus en plus prépondérante dans la vie des clubs sportifs à l’avenir ?
Bien sûr. J’ai commencé l’esport à 15 ans en faisant des interviews de joueurs. Quand tu es dans le milieu, tu réalises à quel point la discipline se développe à une vitesse phénoménale. Certaines équipes ont leurs propres stades, des centres d’entraînements qu’on appelle des « gaming house », des nutritionnistes, des coachs sportifs. L’intérêt des médias pour l’esport est grandissant. Les médias sont d’ailleurs au centre d’un débat qui anime le milieu ces derniers temps, car la différence qu’il y a avec le sport, c’est que pour consommer de l’esport, il n’y a pas besoin de payer, à la différence du foot ou du basket par exemple.
Pour moi, c’est le sport du futur. Il commence déjà à dépasser certains sports et ça va continuer d’être le cas. Le phénomène ne peut plus être stoppé, notamment car les gens jouent de plus en plus aux jeux vidéo. Je ne vois pas comment l’esport pourrait ne pas continuer à grandir dans les années à venir.